LE DÉNI DE L'ANATOMIE DU PLAISIR FÉMININ

Nous sommes dans un période où le plaisir de la femme est ENFIN autorisé à être sur le devant de la scène. En effet, les comptes, articles sur le sujet inondent l’espace des réseaux sociaux, d’internet et des pages de magazines.

Le clitoris est enfin dévoilé dans son entièreté, au delà de ce petit bouton externe sur lequel nous pouvons appuyer, nous découvrons que ce petit bouton n’est que la phase visible de l’iceberg, qu’il est un organe à part entière. En effet, non seulement il est accessible par l’extérieur du corps mais il a également tout une partie interne qui s’étend jusqu’à l’entrée du vagin, l’entourant de ses bras. Il est temps de lui reconnaitre son rôle et surtout sa symbolique pour les femmes: le seul organe présent dans le corps de la femme qui est dédié EXCLUSIVEMENT au plaisir féminin. Comme nous le savons, tout dans la nature a son utilité et si la nature nous a doté de ce merveilleux organe c’est qu’il est bien là pour être utile et utilisé. Cet indice de la nature, nous montre bien que la femme est faite pour JOUIR, sinon pourquoi la doter d’un clitoris.

Source: https://odilefillod.wixsite.com/clitoris/anatomie

Le fait que le clitoris soit fortement mis en avant en ce moment, nous met face à une réalité assez hallucinante. Malgré les progrès scientifiques qui ont pu être réalisés depuis des siècles (électricité, machine à vapeur, imprimerie, informatique, internet, intelligence artificielle, robotique, et bientôt transhumanisme) nous sommes face au fait que l’anatomie du plaisir féminin est fortement méconnue et a été en partie cachée/oubliée et de ce fait le plaisir féminin également!

L’histoire de la découverte du clitoris en occident

Commençons par un petit retour en arrière. Le clitoris a été complètement ignoré pendant des décennies. En effet, sa première mention apparait en 1559 et jusqu’au début du XX° siècle il est un organe connu qui a été en fonction des périodes soit valorisé, car les hommes à cette époque pensaient qu’il aidait à la fécondation, soit complètement diabolisé, une fois que l’on avait découvert qu’il n’était pas lié à la fécondation et à la procréation, donc jugé inutile! Entre les années 1930 et 1960, il disparait carrément! A tel point qu’il n’est même plus présent dans les dictionnaires, ni sur aucune planche anatomique. On décide donc que le clitoris ne sert à rien, donc n’existe pas et on ampute symboliquement un organe à la femme! Et pas des moindre puisque par la même occasion, partant du principe que le clitoris démontre bien que la femme est faite pour jouir, on lui ampute son plaisir et la connaissance de son propre corps. Personnellement, je qualifierai cet acte “d’excision symbolique” avec toutes les conséquences pour les femmes que cela implique. L’Omerta sur cet organe a été levé par une femme, il a été officiellement découvert en 1998 par une urologue australienne qui a disséquer plusieurs cadavres de femmes et a redécouvert l’anatomie complète du clitoris, 32 ans après que le premier homme ait marché sur la lune!

Et l’histoire de la prostate feminine?

Le clitoris n’est pas le seul atout du plaisir féminin qui a été complètement tu et caché. En effet, la prostate féminine est une grande oubliée de la grande majorité des planches anatomiques (d’ailleurs impossible de trouver sur internet une planche anatomique qui montre le clitoris ET la prostate féminine de manière précise! Allo? On est en 2022!!!). Et ce malgré sa découverte en 1672 par Renier De Grave. Il faut attendre 1944, pour que le gynécologue allemand Ernest Graffenberg, découvre que la prostate féminine est une zone érogène, qui quand elle est stimulée produit un fluide capable de produire des orgasmes très intenses (l’éjaculation féminine ou squirt). Mais c’est seulement en 1981 que cette zone du corps féminin est reconnue et enfin nommée, point G (première lettre du nom du Dr Graffenberg). Malgré cette découverte, aucune trace de cette fameuse prostate sur nos planches d’anatomie dans les manuels scolaires, là où l’on est censé commencer notre éducation sexuelle et ainsi commencer à connaitre et donc s’approprier pleinement notre corps. La prostate féminine est notre fameux point G, zone hautement érogène et responsable du phénomène fontaine. Les orgasmes du point G et donc de la prostate féminine peuvent être des orgasmes intenses et profondément libérateurs.

et le phenomene fontaine (Squirt) dans tout ça?

Dans la continuité de ce fameux point G, voici un autre sujet en lien avec le plaisir féminin fortement tu, ridiculisé, mysticisé ou même stigmatisé avec l’avènement de la pornographie, parlons maintenant du phénomène fontaine ou ce que l’on appelle plus communément les ‘femmes fontaines”, “l’éjaculation féminine”, ou “le squirt”. En effet, lorsque j’aborde ce sujet avec la majorité des femmes, j’ai les mêmes réponses systématiques: “beurk”, “mais moi jamais!”, “oh non! C’est horrible”, “y a qu’une toute petite minorité de femmes qui est fontaine”, en gros, c’est la honte, c’est dégueulasse et c’est pour les actrices pornos mise en scène en bête de foire! J’ai envie de dire, ben normal que ça soit vue ainsi car la seule référence que nous avons sur ce phénomène: le porno! N’oublions pas que les films pornos sont des films et donc relèvent de la fiction, ce n’est pas la réalité! Donc essayons de voir quels sont les autres points de repères que l’histoire nous donne. `

Au niveau scientifique, en ce qui concerne ce phénomène, les scientifiques en sont encore au stade d’hypothèses!!! Oui oui vous avez bien lu, des hypothèses, ce qui veut dire qu’il n’y a aucune affirmation, preuve ou résultats sur ce domaine du plaisir féminin! Il y a bien des études, comme celle du Dr Samuel Salama (2014) qui affirme que toutes les femmes sont des fontaines qui s’ignorent. En revanche, aucune étude n’est capable d’expliquer comment se produit ce phénomène. Encore une fois, à l’heure des plus grands progrès de l’humanité, on ne connait même pas l’anatomie complète et le fonctionnement intégral du plaisir féminin. En revanche, ce que nous avons ce sont les témoignages, les expériences des femmes, des sexologues, sexothérapeutes, etc qui nous parlent de tout cela, qui explorent, expérimentent leur corps et au final sont au contact du réel. La seule certitude c’est qu’anatomiquement toutes les femmes (hormis malformation ou problème bien spécifique) sont équipées d’une prostate féminine (glandes de Skene) et sont donc anatomiquement équipés pour expérimenter ce phénomène fontaine. Donc pourquoi en faire un mythe, une honte ou un phénomène rare? Surtout quand on écoute le témoignage des femmes qui expérimentent avec extase et délectation ce phénomène. Pour que plus de femmes aient accès à ces expériences libératrices et transformatrices, il est temps d’enlever la honte, le déni, les fausses croyances et que ce phénomène soit accueilli pour ce qu’il est vraiment: un fait indéniable faisant partie intégrante de la physiologie de la femme et de son anatomie du plaisir qui permet d’accéder à des expériences profondément libératrices, thérapeutiques et extatiques.

Pourquoi évincer ainsi les attributs physiques du plaisir féminin? Pourquoi créer de la honte autour de phénomènes on ne peut plus physiologiques? Pourquoi est-on si en avance sur l’énergie atomique par exemple et on en connait si peu sur l’anatomie du plaisir de la femme?

Je vous laisse méditer sur la question…

En tout cas, pour ma part, j’ai ma petite réponse et je vous invite donc à vous réapproprier totalement la connaissance de votre propre corps, de votre propre plaisir, à inviter dans votre vie ces espaces extatiques pour la simple et bonne raison que vous êtes naturellement faite et câbler pour. Dans votre sexe se loge votre puissance de femme, cette énergie créatrice qui permet de créer un autre être humain et qui vous donne donc également le pouvoir de créer tous les projets que vous souhaitez mettre au monde. Donc cultivez là, honorez-là car elle est votre force.

A votre avis, pourquoi de tout temps a-t-on voulu couper les femmes de leur corps et de leur sexe?

A noter que dans cet article, je me suis concentrée sur le point de vue occidental car en effet, dans d’autres cultures l’anatomie du plaisir féminin est bien connue depuis des millénaires!

Je vous souhaite de belles explorations.

Laura P.


A propos de l’autrice:

Laura Parisio est Thérapeute/Coach de l’intime et la fondatrice d’ALCHIMIES INTIMES™. Animée par une passion profonde pour les domaines de la résilience intime, de l’”embodiment” sensuel et érotique, et de la sexualité holistique. Laura accompagne les femmes depuis de nombreuses années à cheminer vers une intimité vibrante, profonde et connectée.

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